Immobilier neuf : moins de constructions et baisse du recours au PTZ
Le marché de l’immobilier neuf semble arriver en fin de course depuis le début de l’année. Malgré des mesures gouvernementales annoncées, le nombre de mises en chantier a chuté tout comme les opérations financées en partie grâce au prêt à taux zéro. Le fameux « choc d’offre » annoncé par Emmanuel Macron tarde à arriver. Spécialistes et professionnels du bâtiment attendent la rentrée et la reprise des discussions autour de la loi ELAN.
Baisse de l’achat dans le neuf depuis 2016
– 4 % de demande de permis de construire, – 4,3 % de mises en chantier, tout ceci entre les printemps 2017 et 2018. Tel est l’amer constat du ministère de la Cohésion des territoires porté par Jacques Mézard, concernant le marché de l’immobilier neuf en France.
Après 2 années d’une progression poussée par des taux d’intérêt attractifs et des aides en faveur de l’accession à la propriété comme le PTZ, les ménages peinent à acheter, freinés par une fiscalité trop lourde, des dispositifs d’aides tronqués et des prix de plus en plus élevés.
En attendant la loi ELAN
Objet de nombreuses discussions depuis plusieurs mois, le projet de loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) devrait bientôt donner lieu à la loi du même nom. Les échanges qui reprendront à la rentrée devraient notamment permettre d’alléger les procédures d’accession à la propriété neuves et d’en réduire les coûts. De quoi relancer le marché et les achats ? Rien n’est moins sûr.
Mais l’Etat a tout intérêt à mettre en place les mesures qui s’avéreraient nécessaires. Il faut dire que pour le Gouvernement, la baisse des ventes dans le neuf représente un manque à gagner important. L’année 2017 et la hausse du nombre de transactions lui avait en effet rapporté quelque 30 milliards d’euros.
6 846 PTZ en moins sur le 1er trimestre 2018
Rénover le parc immobilier ancien dans les zones détendues et encourager l’achat dans le neuf dans les zones en tension. C’est en quelques mots la politique immobilière voulue par le gouvernement et mise en place depuis janvier 2018. En conséquence de quoi, le PTZ, mais aussi le dispositif Pinel ont été recentrés.
Des restrictions qui ont un impact important sur le marché de l’immobilier en général et de la construction en particulier. Initialement destinées à soutenir les ménages dans leurs acquisitions, ces aides recentrées ne suffisent désormais plus à financer des projets de plus en plus coûteux. Les taux toujours bas tendent en effet à se stabiliser et les prix dans certaines agglomérations atteignent des sommets.